Les tapis tissés “cantre”

Dans les années 1960, la demande pour les tapis en points noués commençait à baisser à cause du coût de production en France et de la concurrence avec des tapis fabriqués au Maghreb, en Inde ou en Asie, à un coût bien inférieur. Pour pouvoir réaliser des tapis à motif plus rapidement, la Manufacture Cogolin a assuré son avenir en modifiant ses métiers à tissage Jacquard — utilisés auparavant pour fabriquer des tissus ou de simples tapis texturés — en y ajoutant un cantre à bobines : une structure placée derrière le métier à tisser qui tient les 216 bobines de fil. Les tapis tissés sur de tels métiers ont été baptisés tapis Cantres.

Partant des 216 bobines, les fils sont sélectionnés par la mécanique Jacquard située au-dessus du métier, elle-même reliée à un programme de tissage inscrit sur des cartes perforées. Grâce à ces dernières, la mécanique change la position des fils. La tisseuse passe d’abord une canne entre les fils, puis une navette de trame afin de bloquer la canne sous le fil, créant ainsi une boucle. Cette boucle peut être coupée à la main pour créer du velours, et le plus souvent, les motifs des tapis Cantres se dessinent par un jeu de coupé et bouclé dans la surface du tapis.

On reconnaît les tapis Cantres à leur motif en relief sur un fond visible, et à la couture des lés tissés en 70 cm de large — la signature de la Manufacture. Il n’y a pas de limite dans la longueur des lés à assembler, ni dans leur nombre. Un tapis Cantre est comme un rouleau de tissu se déroulant à l’infini, et peut donc être aussi bien un tapis fini qu’une moquette posée mur à mur.

  • Tissage Jacquard à la main en lés de 70 cm de large, assemblés avec une couture à la main

  • Production sur demande dans des tailles et couleurs sur mesure

  • Poil en laine ou en coton

  • Finition en boucle de 8 mm d’épaisseur ou en mélange de coupé/velours de 14–15 mm